La Note blanche revient pour poursuivre ma petite histoire de la musique avec, pour cette émission, le jazz vocal !
Dans les années trente, le jazz épouse la chanson populaire ! Les chanteuses de blues classique étaient considérées aussi comme des vocalistes de jazz. Cependant, pendant les années vingt, elles créaient des blues assez sombres qui passèrent de mode après la grande crise. L’heure se mit aux grands orchestres. C’est grâce à leur sens du spectacle, à leur technique musicale sans faille, et à leurs airs entraînants que les big bands remportèrent le succès qui fut le leur. Dans la plupart des orchestres, on trouvait aussi des chanteurs dont la personnalité et les paroles facilitaient le contact entre l’orchestre et le public qui réclamait de la légèreté , des thèmes entraînants, des voix douces et des personnalités séduisantes. Certains chanteurs étaient surtout des interprètes et des artistes de variétés comme les crooners ! D’autres se servaient de leur voix comme d’un instrument : à la suite de Louis Amstrong, ils explorèrent les possibilités de la voix pour improviser, notamment avec la technique du scat. L’interdiction d’enregistrer en 1942, conséquence d’une controverse sur les droits d’auteurs, ne concernait pas les chanteurs, c’est donc à ce moment-là que nombre d’entre eux gravèrent leurs grands succès !
Nous commencerons cette session vocale avec une des plus grandes déesses du genre : Billie Holiday ! Le producteur-découvreur john Hammond fit de Billie Holiday une grande star. La chanteuse incarne la tragédie de la chanteuse noire, née dans un milieu pauvre, violée quand elle avait dix ans et confiée à une institution religieuse. Elle fut prostituée et condamnée à la prison, droguée… Une malédiction la poursuivrait toute sa vie. John Hammond l’emmena en studio pour y graver des thèmes avec l’orchestre de Benny Goodman. C’est en interprétant « Strange fruit » en 1939 que Billie se révéla grande chanteuse miaulante, pleine de sentiments et de tristesse. Elle fut accompagnée des plus grands, de Duke Ellington ou du saxophoniste Lester Young. Mais la gloire n’atténua pas la douleur d’être une chanteuse noire dans une Amérique ségrégationniste. Lorsqu’elle chantait au sein de l’orchestre du blanc Artie Shaw, elle devait passer par la porte de service. Cette lutte l’épuisa, et Billie, alcoolique, la santé ruinée, mourut à quarante ans. Nous allons donc de suite enchaîner avec la voix suave, douce et douloureuse à la fois de Billie Holiday avec les titres : « You’ve changed » et « I don’t want to cry anymore » tous deux extraits de l’album : « Billie Holiday, Broadcast performance » sorti en 1993 sur le label ESP Disk ! A vos casques chers auditeurs et laissez vous bercer par la voix de Billie Holiday …
A vos casques chers auditeurs et laissez vous bercer par la voix délicieuse de Billie Holiday….
Playlist :
- 1 : « You’ve changed » de Billie Holiday (03’20)
2 : « I don’t want to cry anymore » de Billie Holiday (03’56) - 3 : « Why don’t you do right» de Peggy Lee et Benny Goodman (03’12)
- 7 : « I wonder who’s rissin her now » de Ray Charles (02’26)
8 : «Sentimental blues » de Ray Charles (02’28) - 9 : « Caravan » de Nat King Cole trio (02’43)
- 10 : « Autumn serenade » de Hartman et Coltrane (04’19)
11 : « They say it’s wonderful » de Hartman et Coltrane (05’20) - 12 : « Four Women » de Nina Simone (04’27)
13 : « Sinnerman » de Nina Simone (10’20)
Retrouvez la Note blanche sur son blog officiel: https://noteblanche.blogspot.com/2018/06/jazz-vocal-dans-la-note-blanche.html
Commentaire