A la porte de la maison, je me tiens, courbé, souvenir d’une couche de fortune. Sous les nuages, le vol d’un busard cendré agite les fleurs d’orge encore verte. La rosée exhale un parfum de tourbe et de bruyère vagabonde.
La tasse réchauffe ma main. L’odeur du thé, le pain encore tiède sur lequel le beurre commence à fondre.
Les irlandais prétendent que, ce que beurre et whisky ne peuvent soigner, est incurable.
La récolte s’annonce opulente. Le grain parait ample et lourd, promesse d’un malt riche et savoureux.
Au loin, l’eau s’écoule limpide et chantante. On dit qu’elle est presque l’essentiel dans la fabrication. Pour le moins, espérons la pure et pourvoyeuse des histoires intimes de la vallée. Le froid me fait rentrer. Le bois craque sous les flammes, je jette dans l’âtre une brique de tourbe et décide de prolonger mon traitement. La bouteille est ouverte. Couleur miel. Verre au cul large. Je le remplis au tiers…
Commentaire