“Conference of the birds”

La Note blanche a choisi de se laisser aller au gré des différents courants du jazz avec évidemment un peu d’histoire mélangé à nos fameux délices auditifs hebdomadaires…

Commençons par le début en poursuivant notre petite historique du jazz ! Pour cette édition, le jazz s’électrifie avec le courant « Éclectisme et fusion », en gros : le jazz électronique ! Le free jazz n’est qu’un des nombreux courants de jazz qui se développèrent pendant les années soixante. Il existait aussi du jazz-rock, du jazz-funk, et d’autres styles regroupés sous l’étiquette de jazz fusion ou jazz-électronique. L’âge d’or de ces genres s’étendit de la fin des années soixante au début des années soixante-dix. Même si de nombreux fans et critiques considèrent que le jazz-fusion n’est pas à proprement parler du jazz, il en a quand même les principales caractéristiques. Tout d’abord à l’oreille, c’est bien du jazz ! En fait, il n’est pas rare que les musiciens de fusion aient également joué du jazz traditionnel et acoustique avant de passer à l’électrique.

Nous citerons pour l’exemple : le trompettiste Miles Davis ! Celui-ci fut le premier jazzman à placer un instrument électronique au cœur de sa musique. Dès 1968, il commença à utiliser des synthétiseur dans son groupe. Puis dans les 70, il compléta son arsenal électronique avec une basse, une guitare et eut même recours à des effets spéciaux pour modifier le son de sa trompette. Sa façon d’enregistrer changea aussi. Traditionnellement, les groupes de jazz jouaient en live sur leurs enregistrements c’est à dire qu’on enregistrait qu’une piste pour tous les musiciens. Avec l’avènement de nouvelles techniques en studio, Miles Davis accorda une grande place au mixage pour modifier, enlever et ajouter certains passages. Il serait certainement plus facile de trouver une permanence pour le jazz à cause des changements dans ses divers avatars “popisants”. On sait l’importance du blues dans la pop musique, ce qu’elle lui doit, et comment plus vastement, le jazz a inspiré des groupes tels que Blood, Sweet and Tears ou Chicago Transit Authority formés entre 1967 et 1968. Et enfin, comment en retour, il s’est laissé rythmiquement modifier par eux. Cependant, c’est Miles Davis qui devait en 1969 donner de ses différents échanges de procédés les exemples les plus convaincants. Secoués par les souffles de la New Thing, et cherchant une fois encore à reprendre son essor, le trompettiste s’entoure de jeunes musiciens et multiplie dans son groupe les instruments électrifiés en adoptant une rythmique binaire sophistiquée. Dans l’album « Voodoo Dance » (1969), Miles torture les sons, hache la mélodie, s’engage dans l’aigu puis, dans un mouvement tournoyant et vertigineux, le trompettiste légendaire exploite le chromatisme. Miles Davis comparait d’ailleurs son jeu à celui d’un boxeur en disant : “Je boxe moi-même, et comme je joue : j’épuise ma rage”. En d’autres termes, sans l’injustice causé par le racisme, le boxeur n’aurait jamais pris ses gants et Miles sa trompette ! Par la suite, le musicien s’entoure de joueurs de tumbas et de congas. Sa trompette devient elle aussi électrique comme on s’en aperçoit pour la première fois en France au Palais de Chaillot en 1971 où cet homme perpétuellement insatisfait recommence à explorer d’autres sons. Les compagnons qui l’ont suivi depuis quelques années sont Wayne Shorter, Herbie Hancock, Chick Corea, Keith Jarett, John McLaughlin, Billy Cobham, Dave Holland ou encore Tony Williams !

Playlist:

  • Générique : « Musicawi » The Daktaris
  • Mixe 1 : Miles Davis « Black Satin » (05’21) « Mr Freedom x » (07’12)
  • Mixe 2 : Tony Williams 1)« There comes a time » 2)« Fred » (12’48)
  • Mixe 3 : Dave holland « Conference of the birds » (04’42)
  • Mixe 4 : « Many thing » de Seun Kuti (08’01)
  • Mixe 5: « No discrimination » de Tony Allen (05’59)
  • Mixe 7 : « Chameaux » de Ludivico Einaudi & Ballake Sissoko (03’48)
  • Générique : « Musicawi » The Daktaris

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