Le Jazz au cinéma (Partie 1)

Encore une fois, nous allons jazzer dans des univers musicos-parallèles ! « Parallèles » car pour cette émission, la Note blanche a choisi pour thématique : le cinéma et le jazz…

Pour la petite histoire, l’impact du jazz sur la culture populaire, surtout aux Etats-Unis est incontournable ! Des films aux livres, en passant par la mode ou même le langage, le jazz est partout ! Par conséquent, dans ce nouveau chapitre, nous nous pencherons sur la façon dont le jazz a envahi la culture populaire et surtout, comment le style a littéralement possédé le grand écran. Jusqu’aux années cinquante, le jazz ne fit que de brèves apparitions dans les films américains par le biais de scènes situées dans des clubs où l’on apercevait des jazzmen, souvent louches et peu respectables. Les musiciens n’y étaient que des personnages secondaires, voire des figurants, et la musique de la bande-son était sélectionnée parmi les titres les plus classiques. Dans les années cinquante, un changement s’opéra, et le jazz commença à être représenté comme un art à part entière. Dans les sections musicales qui vont suivre, je me pencherai sur l’évolution du jazz et des jazzmen dans le cinéma ! J’entamerai la première partie avec … Surprise … Louis Amstrong !

Louis Amstrong enregistra ses meilleurs morceaux dans les années vingt. Cependant, c’est dans les années trente qu’il devint une star en jouant le rôle de l’amuseur noir type dans des films qui se servaient de ses numéros comme interludes. Bien évidemment, à cette époque, les rôles principaux étaient réservés à des acteurs blancs. Ces films répondaient aux exigences de la société de ségrégation dans laquelle ils étaient produits. Louis Amstrong forçait volontairement le trait à l’écran autant que dans toutes ses autres apparitions en public. Place à la musique et place à Louis Amstrong ! Nous débuterons cette session avec « A Rhapsody in Black and Blue » extrait d’un court-métrage de 1932 dans lequel le musicien apparaît dans le rêve d’un personnage noir, assommé par sa femme alors qu’ils écoutent sa musique ! Ensuite, nous passerons au titre « Pennies from heaven », un film de 1936 où l’on trouve également Bing Crosby. Nous enchaînerons avec « Going places ». Dans ce film de 1938, Amstrong est plus près que jamais du ministrel show. Il fait la grimace, écarquille les yeux, s’étonne et dit des énormités ! Cependant, il faut savoir que ce rôle servit la cause du jazz puisque Amstrong a cette fois un rôle plus important qui continua à le faire connaître du grand public. Enfin, vous écouterez « Hello Dolly ! » sorti en 1969. Même dans ce film, Amstrong joue le rôle d’un homme de couleur stéréotypé qui plaisait encore et malheureusement au grand public. Les années soixante constituent une transition dans l’évolution de la représentation des Noirs au cinéma qui étaient clairement inférieurs aux blancs. Mais petit à petit, les spectateurs sont devenus auditeurs et furent ainsi exposés et habitués au son du jazz surtout grâce à ce film.

Place au cinéma, place à la musique et au jazz dans la Note blanche …

Playlist:

  • Mixe 1 : 1 )Extrait « A Rhapsody in Black and Blue » 2)« Pennies from heaven » 3)« Going places : Jeepers Creepers » 4)« Hello, Dolly ! » Louis Amstrong (07’05)
  • Mixe 2 : 1)« Breathless » Montage 2) « La Mort » 3) « Duo » A Bout de souffle , Martial Solal (7’60)
  • Mixe 3 : 1)« Générique »+Montage 2)« Chez le photographe du motel » 3)« Au petit bar du Bac » Ascenseur pour l’échafaud, Miles Davis (11’75)
  • Mixe 4 : 1)« Blow up » Montage 2) Extrait « Yardbirds scene» 3)« Main title » 4) « Jane’s theme » « Blow up » Herbie Hancock (18’12)
  • Générique : « Sweet Georgia Brown » « Accords et désaccords » Woody Allen

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site officiel de la Note blanche:  https://lanoteblanche.wordpress.com/2020/07/09/le-jazz-au-cinema/